Peinture et graphisme coloré

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L’Image à l’Ère de la Multiplication

Le point de départ de ma réflexion réside dans l’univers des médias numériques : réseaux sociaux, médias mainstream, plateformes de streaming. Avec le développement technologique, ces espaces se sont transformés en vitrines saturées, où l’image est produite, reproduite, et consommée à une vitesse vertigineuse. Ce phénomène soulève des enjeux cruciaux, notamment celui du copyright, aujourd’hui en tension avec la réalité de la diffusion massive et non contrôlée des œuvres. L’image devient un objet paradoxal : omniprésente et banalisée, mais toujours sujette à des droits qui semblent dépassés. Dans ce contexte, j’interroge la notion même de propriété intellectuelle. Comment peut-on encore prétendre à une exclusivité sur une image qui a été vue, partagée, détournée des milliers de fois ?

Détournement : Une Nouvelle Narration Visuelle Le détournement est au cœur de ma démarche. En téléchargeant des images emblématiques ou anodines, je leur retire leur sens premier pour les inscrire dans une nouvelle narration. Cette manipulation artistique, réalisée à l’aide de logiciels et de technologies numériques, vise à perturber les habitudes de lecture visuelle et à créer des espaces de réflexion.

RCKA



Friche R.V.I

Zone d’Autonomie Temporaire : Chronique d’une Expérience Collective

Pendant une décennie, j’ai squatté, habité, travaillé et créé dans les anciens locaux abandonnés de Renault Véhicules Industriels (RVI), situés dans le troisième arrondissement de Lyon, autrefois connus sous le nom d’usine Berliet. Mon premier contact avec ce lieu remonte à l’été 2001, lors du festival « Les Jardins des Possibles », organisé par le collectif Acte Public. Ce fut une révélation. En tant que technicien décorateur et artiste invité, j’ai découvert un espace d’une rare intensité, où l’abandon industriel offrait une toile vierge à l’imagination collective. L’Éclosion d’un Projet Autonome

À la suite du festival, un petit groupe de cinq artistes, dont moi-même, a décidé de prolonger l’aventure. Nous avons pris la décision audacieuse de squatter ce lieu immense, fascinés par le potentiel qu’il offrait pour expérimenter une autre manière de créer et de vivre. Très vite, d’autres nous ont rejoints, formant une communauté hétéroclite où les disciplines artistiques et les horizons se mêlaient.

Après une année d’occupation informelle, nous avons négocié une convention d’occupation temporaire renouvelable, grâce à l’appui de Pascale Bonniel-Chalier, adjointe à la culture de Lyon à l’époque. Visionnaire, cette élue écologiste a su reconnaître la valeur de ce projet atypique et nous a permis de pérenniser notre présence pendant huit années exceptionnelles, jusqu’à ce qu’un incendie opportun, suivi d’une expulsion, mette un terme brutal à l’expérience. Une Friche en Effervescence

Durant ces huit années, la friche RVI s’est transformée en un véritable épicentre culturel, artistique et militant. Dans cet espace de 39 000 m², des dizaines d’associations, collectifs et artistes ont expérimenté leurs pratiques dans une autonomie quasi totale. C’était une ruche en constante effervescence, où des réunions parfois houleuses, souvent épiques donnaient naissance à des initiatives communes. Malgré l’individualisme inhérent à beaucoup d’artistes, nous avons appris à rechercher l’intérêt collectif, à inventer ensemble de nouvelles manières de collaborer et de coexister.

Ce lieu n’était pas seulement un espace de création, mais aussi un laboratoire social. Nous y avons exploré le vivre-ensemble, avec ses défis et ses victoires, en dehors des cadres institutionnels habituels. Une Symbolique Puissante Squatter une ancienne usine, symbole d’un capitalisme industriel déclinant, pour la transformer en un lieu de vie alternative et de création, avait une dimension hautement symbolique. Chaque jour passé dans cet espace était une affirmation de notre capacité à réinventer l’usage des lieux abandonnés, à en faire des zones d’autonomie temporaire où l’utopie pouvait devenir tangible. La Fin d’une Époque

Aujourd’hui, la friche RVI a été réhabilitée. Elle abrite un lycée et d’autres infrastructures dont je n’ai pas suivi l’évolution. Si la page de cette expérience est tournée, son souvenir reste vivant, comme un témoignage de ce qu’il est possible de construire en marge des modèles dominants. La friche RVI n’était pas simplement un lieu, c’était un espace-temps unique, une parenthèse où la création, l’engagement et la liberté ont coexisté. Ces années ont marqué ma vie et, je l’espère, laissé une empreinte durable dans le paysage culturel lyonnais.

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Contact Ronald König RCKA.

Ronaldkonig@protonmail.com